Vous trouvez peut-être que les animaux sont une source de grande joie au quotidien. Certaines personnes tendent même à dire qu’ils ont un réel impact positif sur leur santé mentale comme physique. Des propos qui intriguent et mènent certains centres hospitaliers à lancer des protocoles scientifiques. Le but ? Évaluer l’impact des animaux sur des sujets thérapeutiques, éducatifs ou psychologiques.
La médiation animale, c’est quoi ?
La thérapie assistée par l’animal ou la médiation par l’animal
La zoothérapie ou thérapie assistée par l’animal fait référence aux différentes interventions réalisées par un professionnel spécialiste de la santé ou du social : psychologue, éducateur spécialisé… Chaque étape du processus est spécifique au patient suivi. Cette pratique peut avoir des effets sur certains problèmes de santé physique, chroniques ou psychiques. Par sa présence, l’animal soutient le patient.
Attention, la zoothérapie n’est pas une médecine en tant que telle : l’animal est un médiateur, pas un médicament. Il est formé durant une période et sélectionné pour accompagner au mieux les besoins du patient. C’est le professionnel qui a la charge du traitement de la personne concernée.
Le zoothérapeute ou zoomédiateur, offre les mêmes soins qu’en temps habituel, mais se trouve accompagné d’un animal médiateur. Par sa présence, ce dernier permet au patient de s’apaiser et de suivre son traitement dans des conditions optimales.
En France, le terme « thérapie » est controversé, car il interroge l’aspect médical engagé de l’animal et de ses objectifs. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, l’animal ne peut être considéré comme un médicament ou un traitement à lui seul. C’est pourquoi, on lui préfère les termes de « médiation animale » ou d’activité associant l’animal.
Cette dernière dénomination peut rentrer en conflit avec d’autres termes francophones, mais en France, la zoothérapie correspond souvent à l’activité associant l’animal avec un objectif thérapeutique.
Les activités assistées par l’animal : des activités bénéfiques pour les humains
Les activités assistées par l’animal (AAA) regroupent des humains et un animal pour une ou plusieurs activités. La présence de l’animal dans ces activités ludiques permet aux humains participants de développer une motivation supplémentaire dans la réalisation de l’exercice.
En effet, l’objectif de ces rencontres est le bien-être des adultes ou des enfants présents. Ces derniers peuvent se retrouver autour d’une problématique commune ou non. En plus des bénéfices de l’activité, l’animal apporte de nombreux bienfaits : détente, stimulation, partage, connexion…
Cependant, à la différence de la zoothérapie, l’AAA se fait uniquement sur une courte durée et ne nécessite pas de suivi. L’objectif ne peut pas être thérapeutique, car l’AAA reste là pour aider une personne avec des difficultés particulières ne nécessitant pas l’intervention d’un professionnel de la santé.
Les publics
De l’enfance à l’adolescence
Les animaux peuvent intervenir dès le plus jeune âge, notamment sur l’éveil et la psychomotricité des plus jeunes enfants. Les activités par l’animal sont aussi présentes dans les écoles. Par exemple, un enseignant peut développer des connaissances sur la géographie (pays, culture) grâce à différentes races de chien.
Les animaux sont aussi de formidables médiateurs sociaux. Leur intervention au sein de certaines activités, renforce l’apprentissage de codes sociaux comme le respect d’autrui ou encore l’empathie. Le lien s’établit par les échanges dans le groupe d’élèves avec la présence de l’animal.
Autre intervention possible avec un animal : auprès de certains handicaps comme l’autisme. Selon une étude de 2000, expliquée dans le Journal of Autism and Developmental, la thérapie assistée par l’animal (TAA) a des effets bénéfiques chez les individus autistes. L’étude a révélé certains effets de la médiation animale sur le plan social.
En effet, la thérapie contribue à la réduction du stress, souvent présente chez les enfants ayant des troubles autistiques. En outre, l’animal favorise la communication de l’enfant ce qui à mieux se sociabiliser.
Les personnes âgées
Les personnes âgées sont souvent fragilisées : isolement et maladie les rendent vulnérables. Dans ces conditions, la médiation animale peut être d’une grande utilité. Elle est un moyen pour aider de nombreuses personnes à avoir confiance en elles. En France, c’est pour le moment dans les EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) que la médiation par l’animal est le plus pratiquée.
Dans ces conditions, l’animal rassure par sa spontanéité et sa sincérité. Il sécurise et permet de communiquer avec les autres et redonne confiance aux séniors. Il faut aussi noter que la médiation animale est un moment de détente, d’où sa participation à la réduction du stress chez les personnes âgées.
Une personne âgée peut bénéficier d’un moment privilégié avec un animal qu’il aime. C’est une bonne alternative en cas de déficience intellectuelle ou de handicap, car le contact du chat ou du chien stimule :
- le langage
- les capacités cognitives
- la motricité…
Des animaux et des professionnels
La spécialité du zoothérapeute
Un professionnel est toujours présent dans la réalisation de la médiation avec l’animal. Dans le cas où la médiation aurait un but thérapeutique, le professionnel sera alors un zoothérapeute. Ce dernier intervient essentiellement auprès de personnes rencontrant des difficultés physiques, psychologiques ou sociales.
Pour que ce type de thérapie soit efficace, le zoothérapeute a une formation de base dans le domaine psycho-médical (psychologues, psychomotriciens) et souhaite ajouter les animaux comme complément dans son intervention. Avec son expertise, le professionnel analyse les problématiques du patient et utilise les bénéfices de l’animal pour l’aider dans la réalisation de la thérapie.
Le médiateur animalier
Dans le cas de l’AAA, où le traitement par thérapie n’est pas en question, le professionnel sera alors un médiateur animalier. Même s’il n’a pas de formation dans le milieu médical, le médiateur animalier doit tout de même avoir des connaissances sur les comportements animaliers et humains.
Pour cela, le médiateur animalier doit passer le diplôme de Comportementaliste-Médiateur pour Animaux de Compagnie, délivré depuis 2012 par l’EAPAC (Éthologie Appliquée aux Animaux de Compagnie). Avant cela, la formation initiale de l’intervenant n’était pas reconnue officiellement par l’État.
Les bienfaits de l’animal médiateur
La confiance en soi
La médiation animale, qu’elle soit thérapeutique ou pour le bien-être du patient, suscite la confiance en soi. Comment l’expliquer ? L’animal n’apporte aucun jugement ce qui encourage la personne à être pleinement elle-même. Ce sentiment de confiance est positif pour entamer le processus de la thérapie.
En effet, l’assurance dégagée par le patient au contact d’un animal, agit sur ses fonctions intellectuelles, physiques et sociales. C’est une façon de reprendre confiance en ses capacités et par extension en soi.
Développer ses relations avec autrui
Au cours de la vie, certains événements poussent les personnes dans un isolement difficilement vivable. Dans ces situations d’isolement provoquées parfois par des difficultés physiques, mentales ou sociales, l’intervention d’un animal permet de reconstituer le lien entre la personne et une vie sociale.
Le chat ou le chien va venir créer un lien entre le patient et le thérapeute ce qui facilitera le relationnel : par exemple, la personne va se confier plus naturellement à l’animal tout en sachant que le thérapeute est aussi présent. Au sein de groupe de personnes, l’animal est un vecteur d’humour qui permet d’enclencher des interactions qui ne seront pas ressenties comme désagréables ou trop grave.
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